L’accessibilité numérique est un concept essentiel dans notre monde de plus en plus digitalisé. Elle vise à rendre les contenus et services numériques compréhensibles et utilisables par tous, indépendamment des capacités ou situations de handicap des utilisateurs.

Définition et importance 

L’accessibilité numérique consiste à concevoir et développer des sites web, applications et contenus digitaux de manière qu’ils soient accessibles à tous les utilisateurs, y compris les personnes en situation de handicap mais également les personnes âgées, car le vieillissement entraîne une baisse de leurs facultés visuelles, auditives et motrices.  
En France, cela concerne environ 12 millions de personnes.  
Cette approche inclusive est non seulement une obligation légale pour de nombreuses organisations, mais aussi une nécessité éthique pour garantir l’égalité d’accès à l’information et aux services en ligne. 

Principes fondamentaux 

L’accessibilité numérique repose sur quatre principes fondamentaux. 
Un contenu ou un service numérique doit : 

  1. Être perceptible : Les informations doivent être présentées de manière à être perçues par tous les utilisateurs.
  1. Être utilisable : L’interface et la navigation doivent être opérables par tous. 
  1. Être compréhensible : Le contenu et le fonctionnement doivent être faciles à comprendre. 
  1. Être robuste : Le contenu doit être compatible avec une variété de technologies d’assistance et de navigateurs. 

Aspects légaux et normatifs 

En France, l’accessibilité numérique est encadrée par des lois et des normes spécifiques : 

  • Depuis 2012, tous les sites publics doivent être accessibles et conformes au Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité (RGAA). 
  • La loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances définit l’accessibilité numérique et impose des obligations aux services publics et à certaines entreprises privées. 

Comprendre les différents types de handicaps 

L’accessibilité numérique couvre une large gamme de handicaps, chacun nécessitant des solutions adaptées : 

  • Handicap visuel : inclut la cécité, la malvoyance et le daltonisme.

  • Handicap auditif : concerne les personnes sourdes ou malentendantes.

  • Handicap moteur : inclut les limitations physiques affectant l’utilisation d’une souris, d’un clavier ou d’autres dispositifs. 

  • Troubles cognitifs et neurodéveloppementaux : inclut la dyslexie, l’autisme, les troubles de l’attention, etc. 



Pratiques pour chaque type de handicap 

1. Handicap visuel 

Les personnes ayant une déficience visuelle ont la possibilité d’utiliser différentes technologies d’assistance pour naviguer sur le web : 

  • Lecteurs d’écran : Ces logiciels comme JAWS ou NVDA convertissent le texte en parole synthétisée. 
  • Afficheurs braille : Ils permettent de lire le contenu en braille. 
  • Logiciels d’agrandissement : Ils agrandissent le contenu de l’écran pour les personnes malvoyantes. 
  • Outils de contraste : Ils modifient les couleurs et contrastes pour une meilleure lisibilité. 

Pour que ces technologies d’assistance puissent fonctionner de manière optimale : 

  • Utilisez des balises HTML sémantiques (H1, H2, p, etc..) pour structurer le contenu et faciliter la navigation avec des lecteurs d’écran. 
  • Fournissez des descriptions alternatives (attributs alt) pour toutes les images. 
  • Assurez-vous que toutes les informations importantes de la page peuvent être lues par des lecteurs d’écrans 

Pour les personnes n’utilisant pas de technologies d’assistance : 

  • Garantissez un contraste suffisant entre le texte et l’arrière-plan (minimum WCAG AA). 
  • Évitez d’utiliser uniquement la couleur pour transmettre une information (utile pour les daltoniens). 
  • Permettre le redimensionnement du texte sans dégradation de l’affichage et sans perte de fonctionnalité. 
Concevoir pour les utilisateurs malvoyants

Source : Home Office Digital

Source : Home Office Digital

2. Handicap auditif 

De plus en plus de contenus s’appuient sur des médias vidéos, incluant une bande son qui ne sera donc pas accessible par les utilisateurs sourds ou malentendants, par conséquent pour tous les contenus vidéo et audio : 

  • Ajoutez des sous-titres synchronisés et fournissez des transcriptions textuelles complètes. 
  • Intégrez des options en langue des signes lorsque c’est possible. 
Concevoir pour les sourds et malentendants

Source : Home Office Digital

3. Handicap moteur 

Les utilisateurs ayant une mobilité réduite peuvent avoir des difficultés à utiliser une souris, un clavier classique ou un écran tactile. 

Pour ces utilisateurs : 

  • Rendez tous les éléments interactifs accessibles via le clavier (tabulation logique). 
  • Évitez les délais stricts pour remplir des formulaires ou effectuer des actions. 
  • Intégrez des commandes vocales ou des dispositifs alternatifs comme le contrôle oculaire. 
  • Utilisez de grandes zones cliquables pour faciliter l’interaction. 
  • Éviter les actions nécessitant une dextérité fine ou des mouvements précis 
Concevoir pour les utilisateurs avec un handicap physique ou moteur

Source : Home Office Digital

4. Troubles cognitifs et neurodéveloppementaux 

Les utilisateurs ayant des troubles comme la dyslexie ou l’autisme vont éprouver des difficultés à appréhender les systèmes de navigation complexes, les textes non structurés, les contenus sans support visuel, les animations intrusives ou un langage complexe. 

Pour ces utilisateurs : 

  • Utilisez un langage clair et simple avec une structure logique du contenu. 
  • Structurer l’information de manière logique et cohérente. 
  • Proposer des polices de caractères adaptées (sans empattement) 
  • Évitez les animations distrayantes ou clignotantes qui peuvent perturber la concentration. 
  • Proposez des polices adaptées comme OpenDyslexic, qui améliorent la lisibilité pour les personnes dyslexiques. 
  • Ne justifiez pas vos textes. 
  • Dans les formulaires, indiquez bien le format de la réponse attendu (mail, téléphone, etc…), indiquez bien les champs obligatoires et affichez des messages d’erreur explicites et faciles à comprendre. 
Concevoir pour les utilisateurs dyslexiques

Source : Home Office Digital

Concevoir pour les utilisateurs dans le spectre autistique

Source : Home Office Digital

Normes à respecter et outils 

La liste de bonnes pratiques citées précédemment n’est pas exhaustive, les critères sont beaucoup plus nombreux. La liste complète est consultable sur ce site.

Voici également une liste d’outils essentiels pour vérifier l’accessibilité numérique d’un site web : 

Extensions de navigateur 

  1. WAVE (Web Accessibility Evaluation Tool) 
    WAVE est un outil populaire qui permet d’identifier rapidement les erreurs d’accessibilité directement sur la page web en ajoutant des annotations visuelles.  
    Il détecte notamment les erreurs de contraste WCAG et vérifie l’ordre de tabulation. 
  1. axe DevTools 
    Développé par Deque Systems, cet outil permet d’identifier automatiquement jusqu’à 50% des problèmes d’accessibilité. Il s’intègre facilement dans les workflows de développement et fournit une analyse détaillée des problèmes avec des exemples de solutions. 
  1. Google Lighthouse 
    Cette extension évalue non seulement l’accessibilité, mais aussi les performances du site, ce qui est important pour les utilisateurs ayant une connexion internet faible. 
  1. ChromeVox 
    Un lecteur d’écran intégré à Chrome qui permet de tester l’expérience des utilisateurs malvoyants sur votre site. 
  1. ChromeLens 
    Cet outil simule différentes pathologies visuelles, permettant de voir comment votre site apparaît pour des personnes ayant divers types de daltonisme ou de déficiences visuelles.  

Outils en ligne 

  1. Contrast Finder 
    Calcule automatiquement le rapport de contraste entre plusieurs couleurs et propose les combinaisons les plus adaptées ?  
  1. IBM Equal Access Accessibility Checker 
    Cet outil développé par IBM effectue un audit complet de l’accessibilité, vérifiant les contrastes, les règles CSS, les balises ARIA, et la conformité aux normes HTML.  
  1. AChecker 
    Un outil open source qui évalue l’accessibilité d’un site en analysant son URL ou un fichier HTML téléchargé. 
  1. Cynthia Says 
    Un outil en ligne gratuit qui génère un rapport détaillé sur l’accessibilité du site en fonction des directives choisies. 
  1. SortSite 
    Cet outil analyse chaque page du site en vérifiant plus de 1 300 points de contrôle requis par les normes d’accessibilité. 

Intégrer l’accessibilité dès le début 

L’accessibilité doit être intégrée dès la phase de conception pour éviter des corrections coûteuses plus tard dans le cycle de développement : 

  1. Formez et sensibilisez toutes les équipes aux enjeux de l’accessibilité. 
  1. Testez régulièrement l’accessibilité avec des outils automatisés et des tests manuels. 
  1. Impliquez des personnes en situation de handicap dans les phases de tests. 
  1. Adoptez une approche inclusive dans vos designs dès le prototypage. 

Conclusion 

L’accessibilité numérique n’est pas seulement une obligation légale dans certains pays, mais aussi une opportunité d’élargir votre audience tout en créant un web plus inclusif. En adoptant ces pratiques dès le début du développement, vous garantissez que vos produits répondent aux besoins variés de tous vos utilisateurs. 
De plus beaucoup des règles à respecter pour améliorer l’accessibilité d’un site web sont communes aux règles SEO. Un contenu accessible favorisera donc le travail d’indexation des moteurs de recherches et donc améliorera le référencement naturel de votre site. 

Accompagnement Lùkla sur l’accessibilité numérique 

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